Développementale : l'adolescent
Chapitre 1 : Généralités sur l’adolescence
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Définitions
Passage qui va permettre à l’enfant de devenir adulte. Renoncer à certains avantages de l’enfance, certaines modalités de l’enfance pour aller vers d’autres modalités de l’âge adulte. L’adieu à l’enfance peut être douloureux et l’adolescent doit pouvoir faire face à ces changements qu’il va éprouver.
L’adolescent est dans une société qui ne va pas forcément lui donner les repères pour qu’il puisse devenir adulte. Il faut faire la distinction entre termes principaux : puberté, jeunesse et adolescence.
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Puberté : l’étymologie latine c’est « pubecere » se couvrir de poils. Période de changement, de maturation au niveau physiologique qui est rapide et qui va aboutir au développement complet du caractère sexuel du sujet. Phase de transformation physique, physiologique, hormonale et cérébrale. Le corps peut énormément changer ; certain plus que d’autres. Première étape dans l’adolescence.
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Jeunesse : construit socioculturel, crée par les sociologues. Un terme inventé avant l’adolescence et qui a servi à désigner une période d’âge qui pouvait être « dérangeant ». Varie d’une société à une autre, d’une culture à une autre. Notion assez englobante ; on met tout les gens d’une certaine catégorie d’âge dans le même panier. Terme assez générique, fait fit de la singularité de chaque individu.
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Adolescence : l’étymologie latine « adolescens » celui qui est en train de grandir. Terme qui désigne le parcours singulier de chaque individu à la différence de jeunesse. Renvoie aux processus individuels de changements, de croissance. Grandir implique de changer, de faire face aux mutations et métamorphoses que l’on va rencontrer. Transformation du Moi, son autonomisation, responsabilisation, la sexualité, une place dans la société avec une vie affective voire familiale. Aujourd’hui ce n’est pas si simple. Quelque chose qui se fait dans le temps, apprendre aux parents à ne pas faire à la place de l’enfant également. Que l’enfant ne soit pas complètement porté par les parents.
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Approche sociohistorique
Période de la vie définie tardivement, ce n’est pas un concept universel dans le temps et l’espace. Certains auteurs comme Huerre disent que l’adolescence n’existe pas, que c’est la création socio-historique occidentale.
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L’Antiquité
Au temps des grecs dans l’Antiquité il y avait un début de conception développementale
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Platon considère cette transition selon une maturation graduelle en utilisant l’analogie des couches de l’âme. Dans le développement il y a trois grandes couches de l’âme qui deviennent de plus en plus complexes. La première couche est de l’ordre de l’insouciance. La deuxième, celle de la jeunesse se caractérise par la compréhension des choses, l’acquisition de convictions. La troisième couche correspondant à l’âge adulte se caractérise par la raison et l’intelligence.
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Aristote fait référence à des périodes d’âges. De 0 à 7 ans on va retrouver un enfant dominé par ses émotions et son appétit de vivre, de manger. Analogie qui se rapproche des animaux. Evolution de 8 à 14 ans où là l’individu va être plus en capacité de faire des choix et ses émotions et appétits vont être circonscrites par les règles sociétales. C’est une période d’accalmie (phase de latence pour Freud). La période suivante de 15 à 21 ans période des passions, de l’impulsivité, courage, idéalisme, côté exalté de la jeunesse, la sexualité.
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Socrate « Notre jeunesse aime le luxe ; elle est mal élevée ; elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect pour les anciens…Ils ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans la pièce. Ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler.» citation de Socrate dans discours de la République. Pas très valorisant et positif. Ce document visait la société tout entière mais la jeunesse est particulièrement mise en cause.
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Le Moyen-âge
Un adulte en miniature (Aries, 1973). Deux grandes catégories, l’enfant est un mini adulte ; il n’est pas considéré comme un être différent. L’enfant devient adulte au moment où il devient pubère (14 ans). 25% des enfants n’atteignaient pas la puberté, 30 ans d’espérance de vie. L’enfant et l’adulte étaient considérés qualitativement semblables, la différence était quantitative. L’adolescence au Moyen-âge n’existe pas.
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De la Renaissance au XVII° siècle
Comenius (1592-1670) a réfléchi à la mise en place de programmes scolaires pour essayer d’éduquer les facultés de l’individu et il propose quatre étapes différentes pour éduquer les individus, de l’enfance à l’entrée de l’âge adulte. Pour les enfants de 1 à 6 ans les enfants devaient recevoir une éducation de base au niveau sensoriel et moteur (Piaget stade sensorimoteur). De 6 à 12 écoles élémentaires dans la langue maternelle, religion, écriture… 12 à 18 ans évolution du raisonnement rhétorique, mathématiques, éthique ; éduquer la réflexion. De 18 à 24 ans éduquer la maîtrise de soi et la volonté tant à l’université qu’à travers les voyages. Inciter les jeunes à voyager pour se découvrir. Ne concernait pas tout le monde mais les classes favorisées (bourgeoisie et jeunesse, plus les garçons que les filles)
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Le XVIII° siècle
L’émile de Rousseau (1712-1778). A cette époque commence à se développer une période spécifique. Rousseau considère l’adolescence comme une seconde naissance, permettant d’être soi. Pour lui il y a deux étapes ; les changements physiques (la mue, dysphorie, la pilosité) et l’éveil sexuel (Confessions de Rousseau où il parle de son propre éveil). Période d’âge qui irait de 15 à 20 ans. L’éducation rationnelle devait être enseignée dès l’âge de 12 ans car c’est une période ou commence à se développer une période spécifique. Rousseau considère l’adolescence comme une seconde naissance, permettant d’être soi. Pour lui il y a deux étapes ; les changements physiques (la mue, dysphorie, la pilosité) et l’éveil sexuel (Confessions de Rousseau où il parle de son propre éveil).
Période d’âge qui irait de 15 à 20 ans. L’éducation rationnelle devait être enseignée dès l’âge de 12 ans car c’est une période ou la conscience se développe, où la morale progresse et ou la maturation émotionnelle se développe avec l’affectif qui se met en place dans les relations entre individus, une stabilité émotionnelle va se mettre en place, lui permettre de s’ouvrir aux autres, d’aimer les autres ou un autre.la conscience se développe, où la morale progresse et ou la maturation émotionnelle se développe avec l’affectif qui se met en place dans les relations entre individus, une stabilité émotionnelle va se mettre en place, lui permettre de s’ouvrir aux autres, d’aimer les autres ou un autre.
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Le XIX° siècle
Au milieu du 19° siècle que les conditions vont être réunies pour que cette période d’âge se dessine notamment avec les progrès de la médecine, les conditions démographiques, les colonies. Période d’essor pour la société. Les enfants des milieux aisés vont accéder au lycée crées par Napoléon début 19°. On ne parle pas encore d’obligation scolaire, ça viendra plus tard avec Jules Ferry en 1882. Il va rendre l’école gratuite et obligatoire jusqu’à 14 ans. Même les classes moins aisées pourront avoir accès à la scolarité. On va chercher les enfants dans les fermes, les mines. Elle passera à l’âge de 16 ans en 1956. Les enfants et les jeunes de tous milieux auront accès à des bases communes mais le lycée reste réservé aux classes plus aisées.
La période du 19° correspond à l’idée d’une jeunesse irresponsable, à contenir ce que permettait l’obligation scolaire. Au temps de Napoléon, le Code Napoléonien avait institué la puissance paternelle, toute puissance du père, le droit de donner des corrections « Les sœurs Magdalen ». Filles enceintes enfermées dans des institutions parfois toute leur vie mais aussi les fils. Ils pouvaient être enrôlés de force dans un régiment ou un couvent (rapport au film). Huerre parle de contraception sociale.
Durkheim dénonçait les gens comme des facteurs de désintégration de la société dans son livre sur le suicide.
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Entrée au XX° siècle
Au début du XX°, ce qui va émerger c’est de trouver des lieux pour occuper les jeunes en dehors du temps de cours (colonies de vacances, scoutisme, rallye, rotary club…). Création des premiers tribunaux pour enfants et de la liberté surveillée des enfants. L’ordonnance de 1945 permettra une éducation surveillée et une rééducation des jeunes délinquants. Elle a mis en place les choses progressivement pour faire face à cette phase de la vie considérée dangereuse. Il faut la contenir, la tenir. Délinquance en croissance due à l’extension des villes…
Vont apparaître les premières recherches sur l’adolescence avec Stanley Hall (1904) et son approche « biogénétique » et ses trois stades. Inspiré des travaux de Rousseau, fait l’analogie avec le développement de l’Humanité pour décrire les étapes développementales.
Le développement de l’individu correspondrait au développement de l’Humanité:
La petite enfance correspond à un stade animal (pas de station debout comme à la Préhistoire).
L’adolescence va être une période de tumulte, changements d’humeurs, contradictions. Pour Stanley ça va être une période qui va avoir des conséquences irréversibles sur le devenir adulte. Etant en biogénétique les facteurs contextuels n’ont pas de conséquences. L’adolescence se passe de 18 à 24 ans. Pour lui tout est inscrit dans l’Homme.
Mendousse (1910) publie « L’âme de l’adolescent » et 1928 « L’âme de l’adolescente ». Veut expliquer pourquoi la société a peur de l’adolescence, sexualité trop libre, penchant révolutionnaire, force de la jeunesse et des penchants délinquants. Ces peurs là existent sans doute dans cette société, jeunesse considéré dangereuse, irresponsable. Légitime le Code Napoléonien.
La période adolescente a toujours plus ou moins fait peur, elle fait parler d’elle. Bongrain en 2005 dit que l’adolescence est une « période d’autonomie sous surveillance sociétale ». Début 20° à aujourd’hui il faut l’accord parental pour quitter l’école à 16 ans, la seule chose qui peut émanciper l’enfant c’est le mariage. Aujourd’hui l’adolescence est acceptée d’un point de vue commercial également. Au 21° siècle un certain nombre de travaux vont émerger, ceux de Debesse notamment qui s’inscrit dans une psychologie différentielle en 1935. La psychanalyse a été sollicitée pour cette période de la vie, Freud et sa théorie de la sexualité mais il n’évoque pas l’adolescence. Il faut attendre avant que le terme adolescence prenne le dessus sur puberté, Jones le psychanalyste va écrire « Quelques problèmes de l’adolescence » un article ; Anna Freud, Mélanie Klein. Travaux Nord-Américains et Anglo-Saxons avec Erickson pour éclairer ce qui se passe au niveau psychologique et psychique chez l’adolescent. Période qui a mis du temps à être reconnue, croissance démographique, espérance de vie plus longue, Mai 68 avec la paternité remise en cause. Les deux premières guerres mondiales ont permis aux femmes de s’affirmer avec les Suffragettes. Révolte des femmes qui ont des revendications suite aux deux guerres avec 68 en point culminant. Evolution des familles, de la religion, de la place de la femme. Cette jeunesse dont on craignait les penchants révolutionnaires a quand même eu lieu. On est passés d’un cadre très autoritaire à un laxisme « il est interdit d’interdire »
Tout ça à eu une incidence sur l’adolescence, apparition de la contraception 1967, moins de familles nombreuses. Au XX° pas de sentiments exprimés, on se mariait et travaillait pour toute la vie. L’émancipation de la femme a permis que la famille change de configuration, choisir son compagnon, choisir d’avoir un enfant, pouvoir travailler ou pas. Aujourd’hui on est renvoyés à son propre désir, il n’y pas vraiment un chemin pour tout le monde : mariage-enfant-travail et l’enfant est devenu beaucoup plus précieux qu’avant, l’affectivité autour de l’enfant se développe. L’adolescent est vu également de manière différente en fonction des cultures. Convention Internationale des Droits de l’Enfant 1998.
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Un âge de la vie universel ?
Travaux de Margaret Mead (1930) sur les Rites de passage. Adolescence est un construit culturel, le passage de l’enfance et l’adolescence ne se fait pas de la même manière en fonction des cultures, sociétés. Passage accompagné par la société. Rites de passage en Océanie, Afrique (CNRS, 2004, Godelier le Breton, arte documentaire)
Trois étapes principales dans ces sociétés ; au moment de la puberté que ça va s’opérer vers 11-13ans :
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Rituel de séparation peut se symboliser par la mise à l’écart du village, parfois brutale et inattendue ou bien inscrit dans la société. Mise à mort symbolique de l’enfant qu’ils étaient.
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Phase de réclusion où le jeune va être emmené dans un endroit secret et subir un certain nombre d’épreuves (incisions, chirurgie rituel comme le limage des dents, mutilations coups de fouet comme chez les Hopi, épreuves en lien avec des insectes comme en Amérique du Sud ; les badigeonner de substance à base de plante et taper dans un nid de guêpe ; trois quatre jours de transe ; ou le venin des fourmis rouges). Va favoriser la maturation sociale déterminée par la société. Déterminer les genres ; hommes et femmes puisque les épreuves sont différentes. Une fois les épreuves dépassées, ont un nouveau statut. Retrouvent une place, un rôle et un statut à part entière. Aujourd’hui les sociétés traditionnelles se retrouvent pénétrées par l’AWOL.
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Retour dans la société, ceux qui passent outre peuvent se retrouver exclus de la société. Le conformisme à ces rituels est mis à mal parfois par la rébellion des jeunes. Transmission sociale et culturelle de la part des aînés pour accompagner les jeunes dans le monde adulte. Repères clairs de ce passage.
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Qu’en est-il aujourd’hui ?
Rites symboliques, Van Gennep, 1909. Des repères plus incertains aujourd’hui. Rites symboliques qui existaient début 20° permettant d’accompagner le jeune vers l’âge adulte ; le diplôme, le permis, l’armée, le mariage, la naissance de son premier enfant. Boutinet en 2004 expliquait que ces rites ont plus ou moins disparus, plutôt des transitions qui se sont substitués à ces rites (il reste certains repères comme la bar-mitsvah, la confirmation…). Cette transition est sous la responsabilité individuelle du jeune, plus de liberté offerte pour ce passage adulte. Rien qui va officialiser qu’on est adultes. C’est flou car la société (Hannah Arendt) ne permet pas aux jeunes de trouver leur place et un statut dans le monde adulte. Aujourd’hui l’adulte a beaucoup changé également. Beaucoup plus renvoyés à nos désirs personnels, adultes qui veulent faire jeune.
ex : maman et la fille qui se retrouvent en compétition pour un perchiste.
[Senghor « C’est une bibliothèque qui brûle quand une personne âgée meurt »]
Comment on fait pour avancer en tant qu’ado dans ce flou ?
Rites que s’inventent les ados à travers des prises de risque, des conduites ordaliques. Surmonter les épreuves pour renforcer les idées de toute-puissance et d’immortalité. En revient aux sociétés traditionnelles sans l’accompagnement ni l’encadrement de la société, le jeune fait ça seul. Conduites de risques plus graves parfois. Société renvoie le jeune à lui-même ; peu présente pour l’accompagner dans la vie adulte. Faut gagner son statut d’adulte.
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Période de crise ?
Les souffrance du jeune Werther de Goethe, citation goethe à retrouver, 1774. A quoi renvoie le terme de crise ? Pas un passage toujours simple, se passe bien pour la majorité des adolescents. Crise plus pour ceux qui ont une difficulté de traverser ce passage.
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Définition du mot crise
Un terme polysémique, racine indoeuropéenne cer = couper quelque chose qui se détache, le grec krisis = jugement dans le sens où la crise va aboutir à une décision du fait des changements brusques et intenses avec des changements décisifs en bien ou en mal chez l’individu.
Mot qui s’est généralisé au cours 19°. A pris le sens de trouble, déséquilibre ; aspect plus négatif. A travers les deux étymologies : couper, séparer que va retrouver l’adolescent : couper le lien avec l’enfance. Changement brusques et intenses = puberté. Plus ou moins facile de vivre ces changements qui peuvent être rapides.
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La « crise d’originalité juvénile » Debesse, 1941
S’est inspiré de Mendousse, l’observation de jeunes auprès de qui il a enseigné. Référence dans les années 50. Crise : changement décisif au cours de l’évolution, état de trouble profond ou de conflit aigue par rapport à la soudaineté des changements que va connaitre le jeune. Pas de rupture ou de discontinuité par rapport a ce qu’a vécu ou va vivre le sujet. Voit l’adolescence de manière globale, un état complexe ; derrière cette notion met tout les jeunes qui traversent cette période. Pas de subjectivité derrière cette approche. Va parler de crise d’originalité juvénile en disant que l’individu a besoin de se distinguer des autres.
Voit cette crise selon deux axes :
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Individuel : recherche d’affirmation de soi, affirmation exaltée de soi
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Social : se singulariser par rapport aux adultes, va concerner cette révolte à l’encontre de l’adulte.
La crise va permettre à l’adolescent de pouvoir développer sa propre pensée, qui va pouvoir s’épanouir pendant cette étape. A étudié sur des classes sociales favorisées (ne concerne pas tout les jeunes) biais.
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La crise pubertaire, juvénile (simple et sévère), Mâle, 1964
Opposition bruyante au milieu familial, recherche d’émancipation de la pensée, penser par soi même. Attitudes d’isolement et de retrait, ouverture vers d’autres centres d’intérêts. L’adolescent va passer soit par une exaltation dans la vie amoureuse, amicale ou être très en retrait. Différenciation crise pubertaire et juvénile :
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Crise pubertaire : ce qui va se passer au niveau de la puberté, peut avoir des conséquences chez l’adolescent ; douter de lui, de son authenticité par rapport à lui ou son corps. Se poser beaucoup de questions (suis-je normal ?). Tension génital que le jeune peut ressentir avec la découverte du corps et de la sexualité, conduites masturbatoires qui peuvent engendrer de la culpabilité chez le jeune.
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Crise juvénile peut être :
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Simple : Le jeune va pouvoir s’accepter progressivement, accepter la nouvelle image de soi, n’empêche pas l’anxiété ou l’angoisse mais ça va bien se passer.
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Sévère : Difficulté d’accepter cette nouvelle image de lui, engendre une crise psychopathologique avec des troubles névrotiques (névrose d’inhibition avec un retrait et un repli sur soi, retrait social, intellectuel ou une peur par rapport à l’autre sexe ; névrose d’échec, le jeune va s’auto saboter au niveau scolaire, échecs amoureux successifs de ne pas y arriver, peut être lié à une dépréciation de soi ; morosité, je sais pas quoi faire, ne se passe rien, pas d’investissements possibles. Si cette morosité s’installe chez le jeune peut s’accompagner d’un risque élevé de passage à l’acte, suicide, conduites délictueuses)… Jeunes qui ont besoin d’un accompagnement thérapeutique.
A travaillé à partir de psychothérapie psychanalytique pour adolescent. Période riche en termes d’indépendance, de défi, d’originalité à être soi.
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« Un temps de crise » pour Coslin (2002-2006)
Temps de crise car le bouleversement va complètement modifier son rapport au monde. Temps de crise nécessaire pour se trouver, se rechercher, s’affirmer. Va passer par des rites initiatiques par les adolescents, rites ordaliques, transgresser les règles, la loi, les limites de la vie. Mettre du temps à trouver sa place… Ces conduites ordaliques sont un peu comme s’en remettre à une divinité ou une instance supérieure. Joue avec le risque de se mettre en danger, de frôler la mort, prendre le risque de se faire prendre. Arriver à dépasser ces situations, en sortir indemne ça va renforcer ce sentiment de toute puissance chez l’adolescent comme si il était invulnérable, au dessus de tout. Conduites ordaliques sont un cran au dessus des risques, tout les adolescents n’y passent pas.
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Erikson (1950) par de crise d’identité
Approche développementale chez Erikson, a chaque étape de développement psychosociale survient une crise qui se résoudra entre deux forces qui s’opposent et qui créeront un équilibre. Continuum avec deux forces, deux pôles qui s’opposent. Influencé par les stades précédents. Il parle de crise développementale comme un tournant engendrant un déséquilibre nécessitant
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Un état de crise pour certains adolescents Offer et Offer (1981), Delaroche (1992-2007) et Huerre (2009)
Offer et Offer 1/5 adolescents vivraient une vraie crise bien hardcore, mais la plupart du temps ça va bien, période tranquille, pas une période dramatique.
Delaroche psychiatre et psychanalyste, deuil de l’enfance ; accepter la mort symbolique de l’enfant qu’il était n’est pas forcément facile et en même temps cette ambivalence à s’attaquer aux adultes, les remettre en cause. Teste les limites par rapport à son corps, les limites morales, il peut y avoir de la provocation, de l’opposition. Fumer, boire permet de se distinguer des parents. Remettre en cause les rapports préétablis pendant l’enfance. Pour autant parle pas de crise, prises de risque grave ne concernerait que 5% des adolescents (toxicomaniaques, suicidaires…). Conduites ordaliques peuvent mettre en avant une légitimité à vivre ou non, est-ce que je compte pour quelqu’un ? Est-ce que je mérite d’être là ?
Huerre quand à lui dit que 90% des adolescents qui vont bien, 10% qui vivent des pathologies dépressives ou non. Pour ces auteurs, ça concerne une minorité.
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Notion de « crise » lié au contrôle social
Fize, 2003. La notion de crise légitimerait le contrôle de l’adolescent. Il est en crise donc pas capable de se gérer. Présente depuis pas mal de temps, cette peur des jeunes.
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Idée d’un processus plutôt que d’une « crise » Marty, 2007
Processus psychologique et psychique qui participe au passage à la vie adulte. Travail interne chez l’adolescent, plus ou moins facile. Faire le deuil des objets infantiles, de la relation qu’on pouvait avoir avec nos parents, période de transition. Notion de crise est liée à des évènements, des facteurs externes liés à l’autre. Si la relation que j’avais avec mes parents n’était pas assez sécurisante, il sera plus dur pour moi de partir. Amener l’enfant à être dans un rapport conflictuel.
Marcelli a écrit avec Le Breton un dictionnaire de l’adolescence. Dit qu’il peut y avoir un épisode dépressif chez l’adolescent du fait de la séparation sans pour autant que ce soit une crise. Faire la distinction entre pathologie dépressive et épisode dépressif. Réserver le mot crise pour des jeunes vraiment borderline.
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Quels contours ?
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Quelles délimitations ?
Quand commence et se termine quand l’adolescence ?
Rentre dans l’adolescence à partir de la puberté, première étape de l’adolescence. 11/12 pour les filles, 12/13 pour les garçons. 11/12 ans en moyenne mais l’âge de début possible est 8,5/9ans pour la fille et 9/9,5 ans pours les garçons. Phase de latence qui s’écourte.
Prend fin à 18 ans pour le juridique ; 18/20/22 ans fin de la croissance osseuse et maturation cérébrale. Tony Anatrela parle de post-adolescence ou adulescence après 18/20 ans il y a une adolescence qui trainerait un peu pouvant aller jusqu’à 25/30 ans critères économique, affectifs et sociaux ; lié à notre société.
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Les facteurs d’influences socioculturels
Les facteurs qui peuvent expliquer ces entrées plus avancées dans la puberté et ses sorties plus tardives.
Allongement de l’espérance de vie
Allongement de la scolarité et entrée tardive dans le travail
Progrès de la médecine
Adolescence
Indépendance financière et matérielle moins facile
Formation des couples et d’une famille plus tardive
Meilleure hygiène et alimentation
Il y également les perturbateurs endocriniens. L’espérance de vie moyen moyen . Rose : ce qui ralentit la sortie de l’adolescence et bleu ce qui favorise. Indépendance affective plus complexe à obtenir. La reprise des études ou la poursuite qui enlève l’écart générationnel. 70% des de 15 à 24 ans vivent chez leurs parents. Les jeunes sont les plus touchés par la difficulté de l’insertion professionnelle, la pauvreté. Ne favorise pas leur indépendance. Dans les années 80, 30% des gens qui allaient jusqu’au BAC contre 60% aujourd’hui.
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Les différentes étapes
Schéma de CLAES, trouver sur chamilo
Chapitre 2 : Problématique corporelle et sexualité
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Changements pubertaires
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Les trois enjeux de la métamorphose adolescente Gaonach et Golder, 1995
Type de rapport |
Domaine |
Âge |
Taches développementales |
Rapport au corps |
Puberté |
10 à 14/15 ans |
Adopter une identité de genre Construire une image corporelle sexuée S’engager progressivement dans l’intimité sexuelle |
Rapport à autrui |
Vie sociale |
12 à 17/18 ans |
Se défaire des liens de dépendances aux parents S’engager dans des relations de proximité avec les pairs |
Rapport à soi |
Identité |
13 à 19/20 ans |
Se situer et se structurer/ perspectives professionnelles, relations interpersonnelles, rapport à l’autre, à l’autre sexe, croyances, valeurs, plan de vie. |
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Bouleversements pubertaires
Le rôle des hormones
SNC qui va contrôler les hormones via l’hypophyse. Va stimuler la croissance des organes sexuels via l’hypothalamus. Thyroxine va jouer sur le développement du cerveau et le rythme de la croissance. Hormones sexuels, pour les organes sexuels. Chez les hommes, testostérone avec grossissement des testicules, scrotum, les poils et la mue. Nous va vers les ovaires, l’œstradiol, avec transformation des ovaires, apparition des seins, poils. Effet massif des hormones qui peuvent entraîner des changements d’humeur. Conséquences possibles, acné, cheveux gras, transpiration. Hormones vont agir d’autant plus la nuit, pour ça que l’adolescent a besoin de sommeil.
La poussée pubertaire
6 à 11 centimètres par an, s’arrêtant à 16 ans et étant en moyenne de 1,64m pour les filles. Stagne plus rapidement chez la jeune fille que les jeunes hommes, 1,77 m chez les jeunes hommes. Ils grandissent davantage et plus longtemps jusqu’à 18/20 ans. On est tous asymétriques. Toutes les parties du corps ne vont pas atteindre leur maturité au même moment. En premier il y a la tête, les mains, les pieds, les bras, les jambes et le tronc. La symétrie du corps et plus ou moins importante chez l’individu.
La croissance cérébrale
Deux moments, première poussée vers l’âge de 13/15 ans où le nombre de cellules cérébrales peut être multiplié par deux en un an pour une meilleure efficacité du réseau neuronal. Comme il est plus efficace, ça va demander une réorganisation, fort impact émotionnel, physique et mental. Va demander beaucoup d’énergie notamment dans les domaines spatiaux et moteurs. Entre 12 à 18 mois pour que la poussée s’effectue.
Deuxième poussée jusqu’à l’âge adulte. Modification au niveau du lobe frontal, appel à des fonctions cognitives supérieures.
La maturation sexuelle
Deux étapes importantes, l’apparition des caractères sexuels primaire et secondaires après.
L’apparition des caractères sexuels primaires va concerner les fonctions de reproduction des organes sexuels, chez la jeune fille les ovaires, le vagin et l’utérus avec les premières menstruations vers 12,5/13,5 ans signe de maturation sexuelle. On a un stock d’ovule pour toutes notre vie, pas le même stock, en 1840 avaient leurs règles à 17 ans. Chez le jeune homme il y a le scrotum, le pénis, et les testicules avec l’apparition des premières érections et éjaculations nocturnes vers 14 ans. Ont des spermatozoïdes en permanence. Ces transformations vont impacter l’ensemble de la personnalité, le corps va arriver à une maturité avant que l’individu soit prêt psychologiquement.
Les caractères sexuels secondaires relèvent plus du corps. Augmentation des glandes mammaires chez la jeune fille, poils, élargissement des hanches et aussi augmentation de la masse adipeuse. Chez les hommes, poils, barbe, élargissement des épaules, mue qui existe aussi chez la jeune fille mais c’est moins flagrant, augmentation de la masse musculaire.
Filles |
Garçons |
10-11ans : début de l'accélération de la croissance du squelette et début du développent des seins.
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11-12 ans : début de l'augmentation de la taille des testicules et du scrotum.
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11-12 ans : élargissement des épaules, des hanches et accentuation de la ligne de taille; apparition de duvet pubien.
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12-13ans : début de l'accélération de la croissance squelettique et de la masse musculaire. Accroissement du pénis.
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12-13 ans : apparition de poils sous les aisselles et sur les membres, et renforcement du poil pubien. La croissance physique atteint sa vitesse maximale. |
13-14 ans : accroissement des glandes sudoripares et intensification de leur fonctionnement |
13-14 ans : les premières menstruations 14-15 ans : la croissance physique atteint sa vitesse maximale |
14-15 ans : ralentissement marqué de la croissance physique. 15 ans : premières éjaculations de spermatozoïdes et apparition de poils aux aisselles et de poils pubiens frisés et plus denses |
15-16 ans : achèvement de la maturation des seins et apparition d'une voix de femme. La croissance de l'utérus du vagin et du clitoris. |
15-16 ans : mue de la voix, apparition de la barbe adulte 17-18ans maturation finale voix
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Puberté décalée
Une puberté précoce
Apparition des caractères sexuels secondaires avant les 8 ans chez la fille et 10 ans pour le garçon. Peut retrouver ça chez des enfants adoptés. Chacun a des représentations de ce qu’est la puberté. Quand elle est précoce, on est en décalage avec les autres et difficultés psychologiques parce qu’ils ne se sentent pas forcément bien dans leur corps, différent de celui des autres. Peut être du aux perturbateurs endocriniens. Filles ont moins de temps pour se préparer, c’est dur d’autant plus si elles prennent du poids. Ont des attraits de la féminité, peuvent avoir une attirance pour des garçons plus âgés. Pas forcément à l’aise avec leurs corps. Les autres qui rentreront dans la puberté lui permettront d’avoir plus d’assurance comme c’est passé. Les garçons peuvent se sentir plus attirant, plus performant, être vus plus âgés que ce que le jeune homme est et donc des attentes ne correspondant pas comme la jeune fille. Peut être valorisant pour le jeune homme. Cannard parle de marginalisation.
Une puberté tardive
Ce n’est pas forcément mieux non plus, absence de poussée des seins après 13 ans pour les filles et absence de développement des testicules après 15 ans chez le garçon. Le jeune qui a encore un corps d’enfant. Dévalorisation de soi, estime de soi. Peut devenir un bouc émissaire notamment le garçon. Font partie des moins populaires, moins de chances d’être des leaders. Stratégies adaptatives pouvant pousser à plus de prises de risque. Jeunes qui vont en faire plus, redoubler d’effort pour compenser ou mettre en avant la dimension intellectuelle qui ne sera pas forcément bien considérée. Pour les jeunes filles, peut essayer de trouver des stratégies adaptatives ; va se maquiller, s’habiller de manière plus adulte. Ce qu’on repère c’est que la puberté précoce est plus fréquente chez les filles avec une taille plus petite et la puberté tardive est plus fréquente chez les garçons. Entraîne des troubles du sommeil, une hypersensibilité ou une opposition systématique aux parents.
Ce qui va changer le vécu de l’adolescence c’est également une dimension sociétale. Autorise la taille 34/36 chez les mannequins. La beauté du corps est primordiale, pression sociétale qui joue sur la manière dont on vit les transformations corporelles, autant les hommes que les femmes. Pas simple de s’émanciper du regard des autres particulièrement aujourd’hui et à l’adolescence. Passe du paraître à l’être.
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Image corporelle
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Des repères modifiés
Période de métamorphose adolescente peut être source de vulnérabilité, fragilité. L’adolescent perd ses repères, perd sa peau d’enfant. Perd son corps « androgyne ». Cette nouvelle cartographie corporelle peut être source de mal être. Peut vulnérabiliser l’adolescent qui doit faire avec. Complètement impuissant face à ce changement qui s’opère. Subit les changements pubertaires. Dolto compare ça à la mue du homard puisqu’il perd sa carapace, sa peau est à nue avant de se refaire une nouvelle carapace. La puberté c’est comme une seconde naissance. Toute une période où l’adolescent voit son corps d’enfant disparaître sans savoir ce qu’il va devenir « il faut suivre on n’est pas toujours prêt » Dolto. Le fait que la croissance soit asymétrique peut faire que l’adolescent soit mal à l’aise, mal habile dans ce corps parce qu’il n’a plus ses repères par rapport à sa peau. C’est une période ou les jeunes sportifs peuvent se retrouver à réapprendre des gestes qu’ils faisaient avant (gymnastique, basket…). L’adolescent peut se retrouver étranger à lui-même, est-ce que je suis normal ? Pour certains ça va être une nouvelle aventure et pour d’autres un traumatisme. L’image de soi de l’enfance va être obsolète et il faut se construire une autre image. DOLTO et le congre citation.
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Corps représentant symbolique des conflits
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Les émotions engendrées par le feu d’artifice hormonal.
L’équilibre psychologique et émotionnel peut être modifié. Emotions excessives dans le tout ou rien. Réactions disproportionnées par rapport aux évènements. Passer de l’effondrement à l’euphorie. Période émotionnelle forte, peut être engendrée par le fait que le jeune vive plein de situations nouvelles. A l’inverse peut y avoir un même visage pour plein d’émotions. Capacité à camoufler ses émotions et va falloir réussir à les décoder. Très compliqué pour les parents.
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Le rapport au corps, l’adolescent va devoir s’approprier son corps au niveau externe, interne mais aussi représentatif. Par rapport à ce qui est vécu, et l’image de soi (quelle image j’ai de mon corps, comment je me perçois). Puisqu’il perd sa peau d’enfant qu’est-ce qui va venir faire fonction de peau secondaire, provisoire en attendant la peau adulte ? Peux passer par les vêtements, mais ils peuvent avoir une fonction de maintien dans l’enfance d’un corps encore un peu androgyne, mettre en avant le corps également. Être mal dans sa peau peut prendre tout son sens. Kestemberg « puberté constitue une surprise ». Les tatouages et piercings peuvent avoir cette fonction comme les vêtements, avec les marques.
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Tatouages et piercings. Ce sont des artifices qui peuvent être utilisés par les adolescents. Les classe dans la marques corporelles, se sentir exister, se sentir vivant par ces marques. Le Breton parle du corps comme d’un « objet malléable, inachevé, imparfait » (2008) que l’adolescent complète avec son style propre. Effectivement ce corps d’enfant disparait mais le corps d’adulte n’est pas là, l’adolescent veut travailler ce corps pour l’éprouver et le faire sien. Tatouages et piercing ; idée d’esthétique mais peut participer à une recherche d’affirmation de soi. Peuvent se donner à voir ou non, mais Métailié qui a travaillé sur les marques corporels explique que c’est « une écriture métaphorique dans la chair à un moment donné de l’existence ».
Cette écriture peut participer de la revendication identitaire, détachement symbolique avec les parents, prise d’autonomie. Peuvent aussi avoir le sens d’une fonction d’objet transitionnel, dans les moments de tensions, doutes ; se détacher pour s’individuer car les piercings par exemple peuvent être touchés, regardés ; fonction d’objet de réassurance, remplace le doudou. Forme de réappropriation de soi, de ses limites corporelles car le corps change donc les limites paraissent floues, on ne sait pas ce que le corps va devenir. David le Breton dit dans un article du Journal des Psychologue de Janvier 2012 « la mise en scène de soi est une manière d’essayer différentes possibilités de faire de son corps un dé-corps ». Différentes déclinaisons de soi, ces marques corporelles peuvent rehausser l’image que l’on a de soi, option de revalorisation de soi. Derrière les tatouages et les piercings ; fantasme d’auto-génération : comme si on s’inventait une origine en signant son corps, en ayant rien à devoir à ses parents (= je me suis réapproprié mon corps, j’ai coupé le cordon).
-> Le tatouage peut être une enveloppe narcissique venant rehausser l’image que l’on a de soi.
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Corps et narcissisme
Corps comme support narcissique
Les vêtements, les tatouages, les piercings viennent envelopper le corps de narcissisme. Habiller le corps pour aider l’adolescent à grandir. Peut aider à une restauration de soi. Le regard que je vais porter sur ce corps, qui dérange, que je ne reconnais pas. Je peux le délaisser, l’hygiène ce n’est pas trop ça. Vêtement devient le doudou qui pue remplacé par un sweat, un caleçon. Paroles d’adolescents, 2004, un documentaire. Témoignage d’une fille ronde qui culpabilise de par le regard sociétal, des garçons ou même des autres.
58% des filles et 34% des garçons ont des complexes par rapport à une partie de leur corps. L’adolescent va investir son énergie et sa pulsion sexuelle sur le Moi. Comment le corps va être investi pour préparer leur construction narcissique ? Beaucoup de plaintes somatiques, maux de têtes, de ventre. Souvent c’est lié à une certaine anxiété.
Un sentiment d’étrangeté
Je ne reconnais plus celui que je vois dans la glace, il m’est étranger. Ces plaintes hypocondriaques peuvent être passagères, peut aller vers une pathologie concernant la santé. Peut aller jusqu’à des symptômes de dépersonnalisation, le corps n’existe pas. Peut être temporel ou se fixer dans le temps. L’adolescent doit apprendre à faire corps avec son corps, réapprendre à assimiler son corps à l’image qu’il a de lui-même.
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Corps et identité
L’image de soi
Doit se réélaborer à partir des différents repères corporels. Acceptation ou non de l’identité sexuée. Accepter mon identité masculine/féminine c’est refuser la vie sexuelle de l’enfance et donc refouler la bisexualité psychique. Transformation du corps, avec les hanches, les poils, les seins ; le corps ne va plus rester un corps androgyne, le corps pousse à faire un choix. Re-questionner le désir parental, en quelle position sexuée était le désir de ses parents ? Garçons manqués, sociologues parlent du garçon manquant ; désir inconscient des parents.
Qualité des identifications antérieures et la force du Moi
Me tourner vers d’autres modèles que ceux des parents. Au-delà de la qualité des identifications antérieures, qualité du lien avec les parents. Comment j’ai pu me construire un sentiment de sécurité suffisant avec mes parents ? Théorie de l’attachement. Ce sentiment qui va me permettre d’aller de l’avant, de me détacher plus facilement et d’avoir de bonnes assises narcissiques. Donne une image de soi plus positive car investie par ses parents, parents deviennent des repères stables, sécurisants. Ces repères présents ou absents acquis à l’enfance vont influencer l’adolescence. Le manque de sécurité, entraîne une béance à l’adolescence qui va être source de souffrance. Trouver quelque chose qui comble ; mais ça ne comblera jamais, ce ne sont que des illusions (alcool, drogue, sport, travail) « La réussite n’est pas toujours une preuve d’épanouissement, elle est souvent même le bénéfice secondaire d’une souffrance cachée » Boris Cyrulnik. Comment la nature de la qualité peut aider ou rendre plus difficile ce passage ? La force du Moi, dépend toujours de quelqu’un, bébé s’accroche au Moi du parent.
Qualité des relations avec l’extérieur, personnes qu’il va rencontrer
S’ouvrir davantage à l’extérieur ; activités culturelles, sportives, artistiques, bénévoles… Manière de compenser cette perte de l’enfance. Investissements ne se font pas forcément dans des cadres sociaux que l’adolescent peut rejeter. Peut participer à un sentiment d’identité, à l’adolescence il y a des choses qui se rejouent (trouver un amoureux, une amoureuse). L’autre est un miroir important qui va me renvoyer à ce que je suis.
Troubles de l’image de soi : La dysmorphophobie
Touche davantage les jeunes filles que les jeunes hommes ; peut être léger, du complexe jusqu’à la dysmorphophobie. Bien plus que de simples complexes, correspond à une difficulté de représentation et d’acceptation du corps. Garçons ont peur d’en avoir une petite. Phobie de la déformation de son corps peut entraîner un mal de vivre. Peur panique de voir son image, refuser les miroirs, d’être pris en photos. Devient une obsession, l’adolescent ne voit que ça, ne parle que de ça. Il ne vit qu’à travers cette déformation supposée de son corps. Les conséquences sont l’isolement social ou phobie sociale, vie sexuelle marginalisée. Peut aller jusqu’à l’hospitalisation.
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L’estime de soi
Définition
L’estime de soi à avoir avec la prise de conscience de soi, la connaissance de soi et de l’appréciation plus ou moins positive que le sujet va s’accorder. Source interne reliée au sentiment de sécurité mais aussi à l’extérieur, à travers le regard que les autres vont nous porter et à travers la comparaison.
Elle est globale, on s’apprécie oui ou non. Elle peut varier selon les domaines, scolaires, physiques. Elle n’est pas quelque chose de linéaire. Elle peut varier dans le temps en fonction de ce que vit le sujet.
Pour l’adolescent ?
Relation entre le Soi intérieur (estime de soi) et le Soi extérieur (corps perçu). Participe à la construction identitaire composante essentielle qui donne la tonalité affective à l’identité personnelle ; importance de l’apparence.
Etude sur 560 collégiens entre 11 et 17 ans, neuropsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent volume 6. Ont utilisés l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg, estime de soi globale chuterait entre 12/13 ans au moment ou l’adolescent est en pleine transformation ; la même pour l’estime de soi physique.
Difficile d’assumer une apparence physique en décalage avec les références culturelles, plus fort chez les filles que chez les garçons. Manière dont l’adolescent perçoit son corps et le compare à ce qui est « attendu ». Plus son corps est éloigné des critères moins ce sera facile.
Humeur
Estime de soi dépend de l’humeur, à l’adolescence. L’humeur change beaucoup de par les grosses modifications hormonales.
Vidéo : garçon ont leur cerveau qui se finit plus tard. Explique leur impulsivité, le fait que ce sont des têtes brûlés. Hormones féminines influent sur l’hippocampe centre des émotions, ce qui explique la sensibilité. Nerfs de l’adolescent à vif car le temps de la reconstruction des schémas synaptiques pousse les nerfs à manquer de gaine de myéline : nerfs à vifs. Adolescence durerait jusqu’à 25 ans, un plaisir pour les parents.
Maturité sexuelle intéresse beaucoup les adolescents, jeunes de 11/12 ans posent des questions sur des rapports oraux/anaux. Génération porno. Jeunes tombent amoureux plus tôt. Adolescents sont des romantiques ; gars qui regarde du porno mais veut une première fois romantique. Filles : sexualité ce qu’elles donnent, question des sentiments ; garçon : question de la performance
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Développement de la sexualité
La sexualité des ados aujourd’hui
Institut Nationale Santé Et Recherche Médicale (2001,2015). Premiers rapports sexuels, en moyenne à 17 ans parfois 13/14 ans ; âge stable depuis les années 70. 17,2 pour les garçons et 17,6 pour les filles. Plus de la moitié des 15/17 ans interrogés n'ont pas eu de rapports contre 1/3 des 18 ans. Majorité des 15/18 ans de filles le font par amour alors que les garçons le font par attirance ou besoin de satisfaction. 1/3 des garçons parlent de la première fois comme un apprentissage technique en terme de performance sexuelle/ Filles plus sentimentales contre le côté physique des hommes.
En 2015 l’INSERM les ados disent avoir eu un rapport avant l’âge de 13 ans pour 10,7 % des garçons et 4,2 % des filles. L’IFOP en 2013 déclare qu’à 15 ans plus de la moitié des garçons déclarent avoir vu un film pornographique, 15à24 ans 2/3 garçons et 1/3 filles déclarent avoir surfé sur des sites pornos et pratiqué ce plaisir en solitaire.
David Le Breton repérait que un ado sur deux commençait sa sexualité sans contraception. Etude plus récente de l’INPS 4/5 jeunes ont évité le préservatif pendant le rapport sexuel. Le Breton repère que la première fois aurait une fonction initiatique, démarche de réassurance de normalité. L’échec de la première peut laisser des traces parfois traumatiques surtout dans une société qui fait la promotion de la jouissance, la performance. Erreur de la sexualité dans la pornographie, ce n’est pas la réalité. Femme dans la pornographie vu comme objet sexuel que l’on peut consommer.
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Les ressentis chez l’adolescent
Le Bonheur de la vie : site qui permet d’aborder l’adolescence et la sexualité. Education.sensuelle.fr et educationsexuelle.fr
Découverte ou redécouverte de l’exploration du corps : le réveil des pulsions
L’adolescent ou l’adolescente va ressentir des tensions dans le corps. Pulsion sexuelle est une décharge énergétique qui va créer une tension, besoin de l’apaiser. Dans le développement de la sexualité, va apprendre à maîtriser son corps. Peut être angoissant pour l’adolescent, excitation sexuelle qu’il va ressentir engendre des désirs, sensations corporelles, érections, éjaculation. Comme l’adolescent à un corps d’adulte il peut donner réalité à ces désirs, ces fantasmes. Peut être angoissant. Va gérer lui-même cette angoisse, récupérer les draps. Adolescent veut encore faire un câlin à sa mère mais il peut se passer des trucs bizarres.
Découverte ou redécouverte de l’exploration du corps : le réveil des pulsions. Ces pulsions peuvent être angoissantes, sensations corporelles. Comme le corps est sexualisé, peut réaliser ses fantasmes, donner lieu à des angoisses. Accompagnement est important. Faut pas devancer ces questions, proposer, possible échange après. Normal que l’adolescent ait une curiosité par rapport à ça. Pendant la scolarité ils vont expliquer aux ados comment ça fonctionne mais parle pas de sentiments, d’amour ou de désir.
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Les différentes étapes de découverte de la sexualité
L’auto-érotisme : fantasme et masturbation. Masturbation longtemps considéré comme un vice, ça rendrai sourd, c’est sale. Tous les jeunes ne passent pas par la masturbation, fait partie du développement standard de l’adolescent. Avant de rencontrer l’autre, faut savoir se rencontrer soi, apprendre à se connaître. Participe des préliminaires dans une sexualité adulte. Coslin, 93% des garçons 15/18 ans se sont masturbés contre 45% des filles 18 ans.
Tension plus visible pour les garçons peut être. ¾ des garçons fantasment sur des stars, des inconnus. Les jeunes filles, lié à des personnes déjà rencontrées. Participent du développement, une sexualité tournée vers un autre.
La reconnaissance de l’autre comme objet sexuel ou le premier flirt. Le vécu de ces premières expériences va laisser une empreinte mnésique. Vont être importants, laisser une trace, tout dépend de comment ils vont se dérouler.
Il peut y avoir un dating après, sortir avec quelqu’un. Il peut y avoir des sentiments, des baisers, des caresses qui peuvent évoluer en fonction de l’exploration du corps du partenaire. Pas forcément de nudité. Compromis entre le désir érotique et les interdits moraux, culturels.
N’a pas évolué depuis plus de 50 ans selon des études. Va laisser une trace qui va colorer les expériences suivantes et les influencer. D’autant plus positif que ce se sera lié à une bonne relation ou pas. Peut laisser des traces en fonction de la représentation qu’on en avait.
Le choix du partenaire n’est pas définitif à l’adolescence. Des couples qui se rencontrent très jeunes. Par rapport à ces premières expériences, il peut y avoir un passage des relations homosexuelles sans que l’orientation sexuelle ne soit homosexuelle. Peut être du à la crainte de l’autre sexe, la recherche de soi, se trouver soi même.
Emmanuelli explique qu’il peut y avoir ce temps d’investissement d’un autre semblable, que les fantasmes sexuels homosexuels sont fréquents et peuvent être sublimatoires par une très forte amitié. N’en reste pas forcément à une relation homosexuelle.
Après ce passage transitoire pour certains, il y a les découvertes hétérosexuelles. Découvrir quel est l’objet de son désir. Mode dichotomique, ambivalence avec la bisexualité. Remise en cause de l’identité sexuelle avec le transsexualisme.
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Angoisse et troubles de la sexualité
Garçon, ont peur de l’impuissance, perte de la maîtrise, éjaculation précoce. Se fier aux copains, au porno. Pas que la pénétration, les garçons ça monte vite et ça redescend vite pas nécessairement les filles. Peur de l’absence d’éjaculation, assez rare, problématique organique ou volonté obsessionnelle de rétentions.
Fille, frigidité (absence ou retard de l’orgasme chez la fille), décalage de temporalité chez le garçon et la fille. Normes qui ne sont pas en rapport avec la sexualité, sentiment d’insuffisance. Les dyspareunies (douleur lors de la pénétration) peu avoir des explications physiologiques, contraction involontaire du muscle, le vaginisme. Peut être lié à l’image que l’adolescente a de son propre corps.
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A retrouver sur chamilo
Chapitre 3 : Développement psychoaffectif et cognitif de l’adolescent
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Relations sociales et le groupe chez l’adolescent
Le paradoxe de l’adolescence est qu’il va être confronté à deux besoins contradictoires, besoin de dépendance, 90% des adolescents se sentent en sécurité chez eux, besoin des parents, et le besoin d’autonomie, s’éloigner de son milieu familial, s’émanciper d’une situation de soumission aux adultes. Ce paradoxe que connaît l’adolescent est du au paradoxe du corps et du psychisme. L’adolescent oscille entre les deux. Les parents vont devoir rester solide face aux attaques de l’adolescent car il a besoin d’eux. L’objet va être la quête de soi dans ce parcours adolescent.
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Relations avec les pairs
Différents types de groupe à l’adolescence. Le groupe va avoir une fonction essentielle dans cette période paradoxale pour l’adolescent. Permet le déplacement des conflits sur d’autres membres quand ces confits ne sont pas résolus. Sorte de famille de remplacement. Le groupe va participer au processus de séparation-individuation (Blos, 1949). Dans la continuité des travaux de Margaret Maller, durant le stade phallique il va y avoir une reviviscence de ce qu’il s’est passé pendant cette période par rapport à la séparation.
Se séparer du lien aux parents, avec un éloignement. Plus c’est difficile de me séparer du lien plus ça risque de susciter des conflits majeurs. Va permettre de se reconnaître comme un être à part entière, avoir ses propres valeurs, croyances. Se réapproprier plus que les subir. Chez l’enfant, ça va se traduire par le non. Lui permet de se séparer, s’éloigner. Va passer par le « je ».
Le groupe a une fonction de protection, de médiateur identificatoire puisque les premiers modèles (parents) sont mis de côté. Cette microsociété va le rassurer, il pourra s’y socialiser et s’y identifier. (Illusion groupale, Anzieu, 1999)
Le groupe va être un peu le moi collectif, dimension normative forte, un conformisme fort. Pas de chef forcément. Pas de jugements sur les classes sociales. L’adolescent va interroger ce qui est commun aux autres, le moi collectif. Le groupe participe d’un idéal du moi collectif. On s’entend tous, on est unis, il y est agréable d’y vivre, on s’y sent bien. L’adolescent se sent moins seul, va pouvoir partager les mêmes révoltes, les mêmes inquiétudes, exprimer des reproches vis-à-vis de ses parents. Se sentent moins étrange, moins anormaux. Instaurer un lien fort entre les membres du groupe, nous somme bien ensemble, nous formons un bon groupe. Renforce le moi fragilisé à cette période.
Ces groupes là vont se faire au collège, culture adolescente. Comparaison entre les groupes. Groupe autosuffisant, déni des conflits, des différences. Le groupe permet de délimiter le dedans et le dehors, fonction contenant comme une seconde peau qui enveloppe. Face à une identité de groupe. Les adolescents peuvent être durs entre eux, les exclusions.
Participe au fait de ne plus se soumettre sans faille aux normes et valeurs familiales. Il va apprendre à structurer son identité. Le groupe de pair va être le lieu privilégié pour le contact social. L’adolescent va être autonome et porteur d’une culture propre. Lieu de questionnement avec des gens qui partagent les mêmes goûts et valeurs que moi, avec des questions et des réponses. Plus on avance en âge plus on se pose des questions.
L’entre-soi adolescent, Fize, des jeunes sont dans un abri bus et ne font rien toute la journée. Être avec les autres c’est être entre soi et cultiver un certain nombre de signe de reconnaissance, d’appartenance. Met une distance de soi à soi. Toute la journée, étaient ensemble, continue sur facebook, snapchat… « C’est être ensemble, sur un espace à soi pour SOI pour remplir le temps par l’être ensemble »
Il va y avoir le meilleur copain, la meilleur copine ; des tandems au groupe qui participe à un éloignement. Contribue à des amitiés fortes. Exalte l’adolescent. Le groupe a une fonction d’exaltation. Elles impliquent identification et empathie. Ces amitiés fortes elles sont importantes, l’autre pair aimé participe de la quête identitaire, il y a des confidences, des secrets. L’adolescent y voit son reflet et se comprend mieux soi même ; il y a un effet miroir. Recherche également d’un autre différent, complémentaire qui va pouvoir m’aider dans ma construction. Lorsqu’il y a trahison, de l’amitié forte on peut passer à la haine. L’amitié peut se briser. L’empathie va être importante parce que cette relation tandem, amical, va renvoyer des choses, permet une distance de soi à soi, à ce que cet autre peut dire par rapport à nous même.
Evolution de l’amitié, amitié adolescente plus stable que l’amitié infantile. Le fait que chacun avance, peut y avoir un éloignement. Natures de amitiés vont évoluer:
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11-13 ans centrées sur le faire ensemble plus que sur la relation elle-même.
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14-16 ans tourné vers la relation et l’intimité, partage de confidences, de moments plus intenses et réciproques ; notion de confiance est très importante.
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A partir de 17 ans au-delà de l’intimité, il y a reconnaissances des différences jugées plus enrichissantes, plus de compréhension empathique, rencontre de l’amoureux à cet âge là. Vers 17 ans les capacités cognitives sont plus évoluées, il y a des échanges plus intenses sur les idées, le regard sur la vie, la société. Être nourrie de ces échanges là. Se sentir sécurisé, favoriser la séparation et l’indépendance.
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La culture adolescente
Le Breton dit que « la culture adolescente va permettre l’invention de soi ». Plus difficile de trouver sa place en tant qu’adulte, d’être accompagné par des adultes. Renvoie plus l’individu à lui-même, ses désirs et libertés tout en étant encadré par ses pairs.
Le style vestimentaire au sein d’un même groupe va participer à la première forme de socialisation, lui permettre d’exister en tant qu’image avant d’être valorisé pour soi. Fait les jours heureux du marketing, des enseignes qui vont en jouer (marques…)
La musique pour soi ou partagée avec son copain, sa copine. Ecouter, chanter, jouer. Anzieu a développé la notion d’enveloppe sonore de soi, la musique est associée à un plaisir auditif, émotionnel, vient envelopper, notion de contenance et de tenir l’angoisse de séparation. Peut être vu comme un objet transitionnel. Le jeune est dans son univers, son monde, coupé du monde des adultes. Faire partie d’un groupe de musique peut être gratifiant, partager la musique avec d’autres, plaisir narcissique. Mouvement régressif à se retrouver en groupe (dans une cave, dans une camionnette (Bertignac ; fourgonnette place de la Concorde). Repli sur soi dans l’écoute de la musique, avec son casque. Peut libérer les émotions, en fonction de ce que ça suscite, se libérer par le chant. A quel genre je me rattache, à quel groupe je m’intéresse à travers les paroles, les riffs, l’histoire du chanteur. Culture rap ; rébellion contre l’ordre social. Se tourner vers divers genres musicaux (rap, rock, hard-rock, nu-métal, classique, expérimental, folk, spoken-word, slam…). Groupes peuvent être des figures transitoires également, délaisser certains genres musicaux. Ecouter de la musique qui vient faire du mal aux oreilles des parents.
L’habillement participe de l’émancipation et de l’emprise parentale ou des repères éducatifs parentaux, le jeune qui change ses vêtements en douce. Clerget et Pommereau qui sont deux pédopsychiatres montrent l’importance du vêtement et des marques sur la quête de l’autonomie. Cannard en 2010 « il faut de la marque pour faire corps avec ses pairs, c'est-à-dire trouver ses marques pour se démarquer des adultes ». Que suis-je pour l’autre dans ce que je lui montre à voir ?
Le café, le bar. Permet une séparation psychique des parents. Tessier dit que le café est « le lieu par excellence de la présentation de soi ». On y pratique l’art de la conversation, on se montre, on écoute de la musique. « La sociabilité du café sert à la tâche identitaire ». Pas forcément perdre du temps, c’est se découvrir, prendre de la distance par rapport à soi. La pratique du binge-drinking.
Le sport ou une activité extérieure. Participe à la séparation du monde des adultes, activités sportives dans l’informel avec les copains s’éloigner des associations sportives, dépassement de soi, reconnaissance via les championnats par exemple avec une estime de soi rehaussée mais plus compliquée du fait des changements corporels, se comparer aux autres dans les vestiaires. Permet de dépenser son énergie, de l’expulser. Tension à l’intérieur de soi, que le sport exprime ; dériver l’expression de la tension sexuelle. Barraux « le sport c’est une autre manière de faire taire le corps et ses pulsions libidinales, c’est de ne pas penser, c’est de se dépenser ». Tester ses limites, s’épuiser, se dépasser, appréhender des valeurs d’effort, coopération, solidarité dans les sports collectifs. Fonction narcissisante du corps qui arrive à se mouvoir. Autre fonction importante, peut donner un sentiment d’exister à travers les sensations physiques éprouvées.
Le cinéma et les livres. Le genre fantastique ou Héroic Fantasy, l’horreur. « Le film d’horreur peut participer au rituel amoureux » Coslin. En fonction de la thématique du film et du bouquin, participe à la découverte de soi, ce qui nous intéresse, nous touche, nous intrigue. Séparation, maladie, deuil dans l’après-coup ça peut aider à se reconstruire. Fonction cathartique de ces arts, libératrice d’émotions positives ou non. Existe encore au-delà de l’adolescence. Quête de soi, Héroic-Fantasy : approche dichotomique entre le bien et le mal enveloppé dans un univers de légende (Seigneur des Anneaux tmtc). Identification avec le héros qui se pose des questions (Harry Potter). Individualisation.
Les médias et internet avec le téléphone portable, les réseaux sociaux. Génération d’aujourd‘hui est née avec Internet, elle est connectée, 90% des 12-17 ans utilisent Internet régulièrement. Entre soi grâce aux réseaux sociaux. Internet peut être vu comme un espace transitionnel au sein duquel l’adolescent va pouvoir traverser cette séparation/individuation. Téléphone portable serait peut être le doudou, l’objet transitionnel. Etirer la relation aux parents et la resserrer quand c’est nécessaire. Pas toujours la demande du jeune. Téléphone = élastique. Les blogs ; journal intime qui peut être regardé par des pairs choisis ou non. Serge Tisseron par « d’extimité » .Jugement des autres est cherché ou non. Plusieurs blogs au cours de l’adolescence. Rechercher un feed-back sur soi, peut être rassurant pour l’adolescent.
Les fan-fictions, un univers, des personnages de jeux-vidéos, livre, film, jeu, DC Comics, Marvel et en créer une histoire, pour prolonger ou transformer l’histoire (éviter la mort de Mufasa). Insérer des personnages secondaires, des nouveaux personnages. Construire un univers en développant le sien, se raconter à travers les choix faits dans les récits. Peut être de l’ordre de l’intime ou publié à la vue de tous. Exprimer des préoccupations, des émotions dans un univers choisis. Manière contournée de parler de soi. Les jeux-vidéos peuvent prendre une place importante, activité refuge, être en lien avec des gens de manière virtuelle. Peut devenir chronophage, addictif.
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Relation aux parents
Il faut différencier imago parentale et parents réel. L’imago parental renvoie à la relation intériorisée, inconsciente et fantasmatique que l’adolescent entretient avec ses parents. Pas la réalité et pas dans la réalité. L’autonomie et l’attachement, c’est le paradoxe dans lequel va se retrouver l’adolescent, tiraillé par cette recherche d’autonomie et cet attachement ; dépend de la relation qu’il entretenait avec ses parents. Deux notions liées et contradictoires. Attachement sécure permet une meilleure mise à distance. Un lien insécurisant rend dépendant d’un lien qui n’est pas, quête de ce besoin, entrave l’autonomie. Va amener à nouer des relations différentes. Les rôles parentaux :
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Contenance, comment envelopper le jeune sans l’étouffer, quelles limites je pose avec quels repères ; trop ou pas assez de limite. Contenance dans le sens où il y a résistance avec des conflits mineurs ou majeurs. Si l’attachement est sécure, les conflits vont pas remettre en cause le lien, pas dans le cas de l’attachement insécure, peut y avoir altération du lien ou fracture du lien. 2/3 des adultes disent que les adolescents ne passent pas une étape facile, difficulté de contrôle. Cohérence des réponses éducatives, affectives, avec une continuité d’existence. Que ça ne soit pas selon le bon vouloir, l’humeur.
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Gutton en 1991 parle d’obsolescence. Le parent, l’objet parental devient obsolète au profit d’objets nouveau que sont les amis, le copain. Le parent accepte de devenir obsolète, capacité de devenir un objet délaissé. Condition essentielle pour que l’adolescent s’affirme et désinvestisse ses parents. Ces imagos parentales vont demeurer dans l’adolescent, attachement sécure va aider l’adolescent face à cette obsolescence.
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Dialogue, explication, négociation et décision partagée. Ne pas être intrusif, respecter là ou est l’adolescent, respecter le cheminement de l’enfant. Accepter que l’adolescent n’ait pas besoin du parent comme il en avait besoin à l’enfance. Marche avec un attachement sécure. Peut poser un dialogue avec le jeune, pour une responsabilisation. Important que le parent ne soit pas intrusif (interdit d’entrer devant les chambres)
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Valorisation s’il y a comportement inadéquat avec l’adolescent il faut condamner le comportement mais pas l’adolescent, distinguer ce que l’on est et ce que l’on fait.
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L’attachement à l’adolescence
Tu m’aimes tu me respectes = campagne.
L’enfant est acteur dans l’élaboration de l’attachement. Selon Eisnworth soit il est sécure (80%) soit il est insécure (anxieux/ambivalent ; anxieux/évitent).Peut être différent vis-à-vis de la figure paternelle et maternelle. Change notre façon de s’attacher aux autres, par rapport aux relations également.
-Anxieux/évitant c’est lorsqu’on a connu une relation de distance, un attachement qui a du mal à se mettre en place. Comportement de négligence, où on peut être dans les soins sans être dans l’affectif.
-anxieux ambivalent, tantôt il va être présent, tantôt il va être distant. L’enfant ne sait jamais à quoi s’attendre. Il n’a pas trop de repères, ne peut pas anticiper comme dans l’attachement sécurisé. L’adulte n’est pas fiable, n’est pas stable. Mère qui va serrer son enfant alors que l’enfant veut faire autre chose, et elle ne sera pas là pour répondre à ses besoins. L’enfant ne peut pas se construire dans un environnement stable, carences relationnelles et affectives.
-L’attachement désorganisé renvoie à de la maltraitance, abus sexuels, violences. Les attachements insécures vont provoquer des attentes plus fortes pour colmater ce qui ne sera jamais vraiment colmaté, Jamet parle des drogues, alcools, la nourriture mais ça ne fonctionne pas vraiment. Le système comportemental d’attachement va être actif tout au long de la vie, et va subir des transformations avec le processus de maturation.
Les transformations pubertaires amènent des transformations de figures d’attachement primaires qui sont les figures parentales. A la fin du passage adolescent, de nouveaux liens de figures parentales vont émerger, moins de proximité émotionnelle, physique, moins de demande de leur avis. Cette séparation nécessaire peut être plus ou moins facile en rapport de la qualité avec les figures parentales.
L’attachement sécure favorise la séparation, l’insécure va être en attente, le carencé affectif va être en attente d’un lien constamment. Le sécure va avoir moins de mal, parce que la figure d’attachement sera toujours là.
Dans les relations amoureuses, ça peut avoir des conséquences. Quand on n’a pas de lien sécure on ne va pas avoir confiance en soi ni en l’autre. Instaure de la méfiance, une certaine distance. C’est une période où il y a des choses qui se rejouent (AAI, Caplan et Main)
Les besoins d’attachement vont être transférés sur les pairs progressivement même si les expériences antérieures vont modeler ces expériences amicales et amoureuses. Des études montrent qu’un lien amoureux à un autre lors d’un lien insécure et qu’il y a un lien amoureux stable avec quelqu’un qui a un attachement sécure (2 ans) ça peut faire bouger la qualité de celui qui avait un attachement insécure. On se dit que la personne est là, elle est stable. L’attachement n’est pas une fatalité.
Chez l’adolescent qui a intégré un lien insécure peut manquer de confiance en lui, incertitude de pouvoir être aimé, sentiments de peur ou de colère vis-à-vis de la figure parentale. Peut engendrer des troubles du comportement, prises de risque pour éprouver le sentiment d’exister. Tim Guainard. Deux liens insécures : peut être explosif. Parfois les personnes sont dans le tout ou rien, un conflit ou un désaccord peut mettre à mal la relation. Une mauvaise relation peut mettre à mal un lien sécure, mais ça peut se restaurer.
La séparation avec les parents va être compliquée s’il y a un lien insécure, moins compliqué avec un lien sécure. Ce n’est pas parce que je me sépare que je ne t’aime plus. Difficile de faire avec un insécure, surtout les anxieux évitant, ne comptent que sur eux, du mal avec l’intimité, du mal à se dévoiler.
Quatre styles éducatifs principaux :
Ce qui caractérise le comportement des parents envers l’adolescent et ça va avoir une incidence sur l’émotionnel et le familial
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Autocratique : style contrôlant, dépassé, autoritaire, exigeant, plus sensible à ses propres besoins qu’à ceux de l’adolescent, cherche plus l’obéissance et le respect. Pas de dialogue ou d’échange d’idée. Règles imposées avec des limites quelque soit l’âge. On me dit ce que je dois faire. Peut être étouffant pour l’adolescent. Peut passer par des passages à l’acte (sortir en douce…). Ne permet pas un épanouissement de la personnalité.
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Permissif : accorde de l’attention au besoin de l’adolescent, l’adolescent au centre avant le parent. A toute sa place. Pas de limite posée clairement, peut être en difficulté pour avoir une assise parentale. L’enfant tyran de Pleux, toute puissance de l’enfant, l’adolescent. Pas plus rassurant pour lui, confronté à ses propres désirs et c’est très insécurisant. Il ne sait pas jusqu’où il peut aller. Pas forcément une meilleure estime de lui.
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Désengagé : pas de repères, pas d’intérêt pour l’adolescent livré à lui-même. Pas de soutien de la part de l’adulte. Face à lui-même, responsabilisé, plus qu’il ne peut le supporter. Peut être angoissant. Troubles du comportement.
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Démocratique : donner des limites qui peuvent évoluer en fonction de la maturation de l’adolescent. Être dans une supervision. Je t’explique pourquoi je te mets des limites et on peut en discuter. Je te responsabilise. Je t’autonomise au niveau de la pensée et au niveau des choix.
Deux parents ne sont pas forcément dans le même style et ça peut dépendre des domaines. Parents peuvent avoir des difficultés pour s’investir auprès de leur adolescent. Fugue c’est s’éloigner physiquement de l’autre quand ça n’est pas possible psychiquement, voir l’intérêt qu’on peut avoir pour quelqu’un.
Erickson avec les stades. Sujets d’examens communs avec l’intervenante de la Réunion.
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Dévelopement libidinal
Du côté de la psychanalyse, différence entre identité et identification
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Identité : ce qui renvoie au caractère de ce qui est unique, singulier. Renvoie au caractère de ce qui est semblable, l’identité de deux objets. Quand est-ce que l’identité est achevée ? Est-ce qu’à 20, 30,50 ans l’identité est achevée ? Alors que c’est un peu statique
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Identification : renvoie au mouvement psychique qui consiste de passer par l’autre pour devenir soi. Mettre en œuvre des remaniements pour savoir qui il est.
Chiland (2000) identité selon trois niveaux :
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Social
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Subjectif : sentiment de continuité d’existence, comment je reste moi-même à travers tout les changements que je vis. Fait référence à Winnicott. Prise de conscience réflexive qui pourrait s’exprimer de cette manière, être soi même = se sentir différent de ce qu’on a été tout en restant le même. Comment j’arrive à être un tout, une unité dans ma capacité à pouvoir intégrer des expériences morcelées. S’essayer à des pensées, des valeurs, des croyances. Traversé par un investissement narcissique positif, sentiment d’estime de soi élevé pour s’apprécier, s’aimer, s’accorder de la valeur.
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Biologique
Pas une Vérité mais des vérités. Auteurs peuvent appréhender les choses différemment
Denis (1999) situe l’identité selon deux versants
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Intime, narcissique : se reconnaître, être soi même de ses propres yeux, vrai self et pas un faux self. Se sentir authentique et vrai.
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Social, objectal : arriver à être soi même pour un autre. Par rapport à ce que va nous renvoyer l’autre, l’autre participe, miroir social.
Freud (1921) parle des identifications. Identité et identification sont liées, l’identité va devoir se détacher des identifications. Identification : processus psychique par lequel un individu va assimiler un aspect, une propriété, un attribut de l’autre et va se transformer partiellement ou totalement sur le modèle de celui-ci. La personnalité se constitue par une série d’identification. Processus inconscient, métaphore digestive. On assimile quelque chose de l’autre et on en tire quelque chose, transformation et élaboration.
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Réaménagements psychiques à l’adolescence
Phase de latence avant l’entrée à l’adolescence, stade phallique et phase œdipienne. Stade phallique, va reconnaître la différence des sexes, est pas fait comme l’autre, curiosité pour essayer de voir comment l’autre est constitué. Phase œdipienne vers 3/5 ans, intégration des interdits parentaux (surmoi), ma liberté s’arrêt là où commence celle des autres. Intégration de l’identité sexuée, se reconnaître fille ou garçon. Zone interdite, avec le transsexualisme. Interdits d’inceste, de parricides. Il peut y avoir un climat incestueux sans comportement incestuel. L’enfant intègre sa place dans la filiation. Va se réveiller à l’adolescence si ça a été résolu ou non.
Développement libidinal : envie, désir, manifestation dynamique de la vie psychique et de la pulsion sexuelle.
Libido : énergie qui va être le support ou le substrat de la pulsion sexuelle. Le groupe et la libido peut se porter sur le groupe.
La sublimation est la dérivation de la pulsion sexuelle sur un objet différent et la source de la pulsion sexuelle. La libido s’exprime au travers de la pulsion sexuelle. Elle va se décomposer en pulsions partielles et s’exprime à travers une tension irrépressible d’origine interne qui se trouve entre le corporel et qui va être le moteur de toute activité psychique. Quand la pulsion va s’exprimer, va devoir investir un objet. Le développement libidinal est la succession des différentes phases de la libido de la vie psychique en fonction des zones érogènes sur lesquelles l’énergie psychique va se fixer.
Le stade génital, fin de la période de latence, les transformations pubertaires vont être à l’origine de cette transformation libidinale. Réémergence de la problématique œdipienne sous l’influence des changements corporels. Reviviscence de ce qui s’est passé. L’appareil psychique va être. Phase de latence désexualisation de la relation aux parents. Période de latence, période de renforcement du Moi, plus ancré dans la réalité si l’Œdipe s’est bien passé. La puberté arrive et la problématique Œdipienne refait surface. A travers les choix amoureux, les conflits.
Menace des fantasmes incestueux qui revient, possibilité avec ce corps sexualisé de réaliser les fantasmes. Peut être angoissant, passage à l’acte possible puisque le corps le permet. Va investir les objets extérieurs pour ne pas investir ces fantasmes.
Pour Freud puberté et adolescence sont synonymes, l’adolescent va devoir s’éloigner des parents psychiquement et physiquement. Réactualisation du complexe Œdipien, n’est plus abordée sous l’angle infantile mais sous l’angle pubertaire génital. Menace de fantasmes incestuel et incestueux. Les fantasmes qui remontent en fonction de la manière dont l’Œdipe a été intégré pendant l’enfance vont plus ou moins menacer l’adolescent. Menace car la sexualité est génitale. Au niveau pulsionnel, l’adolescent ressent des tensions. Risque de procréation et de briser l’ordre généalogique. Cette menace amène l’enfant à prendre de la distance. L’adolescent va s’éloigner face à cette menace. Compliqué si le complexe d’Œdipe s’est mal passé. L’adolescent va devoir s’ouvrir à l’extérieur et donc réinvestir d’autres objets. Période de choix objectaux extérieurs et idéal du moi avec les amitiés, les relations amoureuses. Avec le Surmoi émerge l’idéal du Moi héritier de la phase Œdipienne. Idéal du Moi : ce à quoi j’aspire, ce que je veux devenir avec les modèles dont je me suis inspiré (les parents, imago parentaux).
Quand l’adolescent va se tourner vers d’autres éléments extérieurs (amoureux, ami). Peut être miroir, avoir des qualités que j’aimerai avoir, prendre des choses mais toujours sur la base des premières identifications parentales. Sur la base de l’idéal du Moi, les gens que je vais choisir ce n’est jamais par hasard, peut aller chercher des traits ou des caractéristiques chez nos amis, nos amoureux, amoureuses correspondant aux premières images auquel on s’identifie.
Instance en grande partie inconsciente. Au moment de l’adolescence il va ressortir la figure du Surmoi qu’il avait intégré de manière interne et aller le mettre à l’extérieur. Prendre des traits de personnalités, des qualités chez différentes personnes (prof, copain, copine, célébrité, parent d’un ami, d’une amie) pour aller vers cette idéalisation du Moi. Va être comme une mosaïque de traits qu’il va prendre sur différentes personnes. Le copain ou la copine ce n’est pas par hasard qu’on le rencontre xptdr. Choix amoureux et amicaux liés à cette identification.
Entrée dans la sexualité adulte, lié au primat de la génitalité qui va lui permettre d’avoir une sexualité du fait de son corps pubère. Pour que l’individu ait une sexualité accomplie il faudra une réunification de toutes les pulsions partielles sur les différentes zones érogènes précédentes pour aboutir à une sexualité mature. La sexualité mature et adulte fait entrer toutes les zones érogènes. La zone génitale est le lieu de la sexualité mais les autres zones érogènes peuvent participer de cette sexualité. Va émerger l’identité sexuelle, se reconnaître femme et homme. Se reconnaître dans une sexualité soit en phase avec son sexe génital ou non. Par quels individus je suis attiré ? Parfois refoulé car angoissant (homosexualité peut être moins maintenant, en fonction de la culture, le milieu familial). Peut voir arriver des modes de régression pulsionnels (boulimie, être sale…)
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Le second processus de séparation-individuation (Blos, 1962)
Winnicott et l’illusion, quand le bébé a faim le biberon arrive. Comme par magie. Le parent va être plus réactif face à un enfant dépendant. Mère va de moins en moins répondre, espace, aire transitionnel qui va permettre à l’enfant d’intégrer que c’est un autre individu. Le faire éprouver la frustration va lui permettre d’internaliser ce lien. Le fait de se remplir de ce lien va lui permettre de s’en séparer car elle sera existante à l’intérieur de lui (= théorie de l’attachement). Résolution de tout ça vers 2ans et demi, trois ans lorsqu’il va arrêter de parler de lui à la troisième personne, différenciation avec le non. Va s’autonomiser en tant qu’individu, apparition du je avec le non.
Pour l’adolescent, essayer de se dégager des processus infantiles. Le contraire, parce que là c’est après cette étape de distanciation qui va internaliser le lien. Va se séparer du mode de lien qu’il avait quand il était enfant pour internaliser un autre lien qu’il intègrera pendant l’adolescence. Travail de deuil du premier objet d’amour nécessaire pour l’attachement à d’autres individus. Va devoir ré-introjecter un autre mode de lien, faire le deuil du lien qu’il avait enfant avec ses parents pour en construire un autre, d’adulte à adulte.Ca va lui permettre de construire sa propre identité.
Propose deux cas de figures :
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Lorsque l’Œdipe est résolu : va devoir s’en désinvestir, rejeter les fantasmes incestueux, les dépasser. Va être plus facile car il va devoir accepter les changements corporels et faire le deuil de l’enfance, les refouler en rêve pour continuer d’avancer.
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Lorsque l’Œdipe n’est pas résolu : va se retrouver confronté à ça à l’adolescence et se retrouver en plein conflit Œdipien, peut être générateur d’angoisse car la menace est plus forte. Relation plus conflictuelle avec les parents. Fantasmes de meurtre peuvent revenir à la charge. La fugue est un moyen mais ça ne résout rien. Va compliquer les choses comme lors d’un attachement insécure. Engendre de la souffrance, menace de la perte de l’autre. La fratrie peut participer de la construction.
C’est seulement une fois que le processus de séparation est mis en place que l’individuation peut apparaître. Apparition des conflits, certains attachements trop étouffants, protecteurs peuvent poser problème. Exemple du garçon qui dormait avec sa mère, mari était partit avec une autre… mère un peu dépressive, embrasse son petit garçon sur la bouche… Lui il a refait sa vie et elle aussi depuis peu, le 14 Février « t’as vu mon petit chéri je t’ai payé la psychologue pour la Saint-Valentin » du côté de l’inceste.
L’individuation sous tend la recherche de son identité, de sa subjectivité. L’identité n’est jamais complètement achevée. Mais à la fin de l’adolescence, le plus gros est là, nos valeurs, nos opinions sur la vie, ce qu’on veut faire plus tard, qui on aime…
Devoir se séparer ce n’est pas forcément très simple, on sait ce que l’on perd, perd une partie de lui. Peut engendrer pour certains un sentiment de dépersonnalisation qui vont le rendre plus vulnérables à réinvestir dans d’autres objets.
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Le pubertaire et l’adolescens (Gutton, 1991)
« Le pubertaire est à la psyché ce que la puberté est au corps »
Le pubertaire : ensemble des remaniements psychiques liés a la puberté. Engendre une réactivation du conflit Œdipien. Les pulsions érotiques et meurtrières reviennent à la surface. Gutton parle même de traumatisme pubertaire parce que le corps est biologiquement équipé à avoir des relations sexuelles, réalisation possible des fantasmes incestueux, et il n’est pas forcément prêt psychiquement à résoudre ces questions là. Le fait de ressentir une tension dans le corps avec une proximité des parents peut provoquer un traumatisme. Au prix de la désexualisation des représentations parentales qu’il va pouvoir investir un objet extérieur. Psychiquement il n’est pas capable de gérer tout ça car le Surmoi infantile n’est pas capable de gérer l’Œdipe pubertaire. C’est pour ça que la libido va quitter le Surmoi et que l’idéal du Moi qui avait émergé au moment de la résolution de la phase Œdipienne s’émancipe et émerge. L’adolescent va avoir des difficultés à gérer entre les interdits faibles et les pulsions fortes. Le Surmoi va s’émanciper pour permettre à l’adolescent d’investir les autres. Ce qui s’est passé dans la phase Œdipienne va prendre un sens après-coup dans l’entrée de la puberté ce qui peut être d’autant plus menaçant et angoissant.
La puberté va faire taire la bisexualité infantile. Va devoir trouver un but dans la pulsion sexuelle, en dehors de son milieu familial. Emergence de l’identité sexuelle. Quand on est enfant, on a un corps androgyne, là c’est plus définit.
L’adolescens : Gutton présente ça comme les étapes par lequel va passer l’adolescent. L’espace du corps fantasmé, de l’imago parental et social sublimé. Pour Gutton les deux n’arrivent pas forcément les uns à la suite des autres, l’adolescens c’est comment il va traverser à la suite de différentes étapes
L’espace du corps fantasmé :
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Sentiment de continuité, Winnicott, à travers les changements que je vis, ce corps en devenir va changer tout en restant le même. L’adolescent va traverser des étapes essentielles et faire le deuil du corps qu’il a eu pour faire émerger le corps d’adulte. Peut être angoissant mais malgré les changements, il faut rester le même.
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Intégration des modifications pubertaires, comment intégrer ce nouveau corps pour le faire sien, niveau physiologique, biologique, sensitif. Va être plus ou moins facile : dysmorphophobie. Comment arriver à les faire sienne tout en éprouvant ce sentiment d’existence. Pas une rupture, mais une transformation. C’est dans la continuité. Dépend de la qualité du lien avec les parents, les étapes précédentes vont être importantes.
L’espace des imagos parentales :
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Menace des fantasmes incestueux
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Dés idéalisation des imagos parentales
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Modification des relations
L’espace social sublimé :
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Déplacement vers la vie sociale, sublimation : déplacement de la libido qui va se tourner vers la vie social dans la relation amoureuse, amicales, autres centres d’intérêts.
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Découverte de nouveaux rôles sociaux, à travers les investissements qu’il va avoir, va endosser des rôles différents, être davantage responsabilisé, capitaine d’équipe. Prendre une place dans la société.
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Emergence de la pulsion épistémophyliques (pulsion de savoir de Freud). Apaisement, sublimation, désir de connaître, savoir.
A la fin de l’adolescence il y a une seconde latence, la pulsion sexuelle va être dérivée vers des activités socialement reconnues. Mais ce n’est pas facile, et face aux angoisses éventuelles il peut y avoir des mécanismes de défense.
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Les mécanismes défensifs
Face aux angoisses, déception à travers ce que l’on devient. Peurs, angoisses et des mécanismes défensifs pour protéger le Moi fragilisé. Les mécanismes de défense sont des stratégies mises en place par le Moi pour défendre le sujet contre l’angoisse suscitée par un conflit intrapsychique fort ou par des éléments extérieurs. Anna Freud.
Ce sont des processus psychiques inconscients pour protéger le Moi, de manière à réduire les effets désagréables, pour permettre à l’individu d’avancer, protégé par ces mécanismes là. Diminuer l’angoisse, les peurs. Il y a aussi les stratégies adaptatives du Moi, faire le clown, déconner va être de l’ordre de l’adaptation.
A l’adolescence certains mécanismes se mettent en place :
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Le déni : psychotique
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Le refoulement, amnésie infantile est due au refoulement (?), présent avant l’adolescence.
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L’ascétisme : névrotique, dans l’anorexie ce mécanisme est présent, désir de maîtrise, l’ascète c’est celui qui ne veut éprouver aucune jouissance, aucun plaisir. Contrôler, maîtriser et il ne veut pas avoir la moindre excitation.
Anorexique : difficulté à accepter les changements qui s’opèrent. Faire barrage à l’émergence des pulsions qui arrivent. Mécanisme défensif typique de l’adolescence. Contrôler ce corps qui change et qui ressent des choses. -
La projection
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Le passage à l’acte « acting out » : le moins évolué, le plus archaïque
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La sublimation : le plus évolué, névrotique. Peu couteux pour le moi, comme le refoulement ou l’intellectualisation.
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La régression
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L’intellectualisation
=> On peut avoir une structure névrotique ou psychotique mais des mécanismes de défenses qui ne sont pas en lien avec la structure.
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Construction de l’identité
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Développement cognitif