Ici sont répertoriées les fiches de lectures faites par les uns et les autres afin de nous aider dans nos recherches et notre compréhension tout au long de nos études.
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THEME: LE VOYAGE EN SOLITAIRE
FICHE DE LECTURE 1
Références bibliographiques :
François Galichet, L'émancipation, se libérer des dominations., 2014.
Synthèse :
Dans ce livre, François Galichet parle du besoin de liberté de l'être humain, et de la recherche de cette dernière. Il explique que chaque homme ressent un besoin de se libérer soi-même et par soi-même. Selon lui, être libre ou esclave est un choix que fait chaque individu ; envers autrui, son environnement, les différentes addictions qui peuvent asservir la personne..
Le fait de partir sur la route peut symboliser ce choix de liberté chez le voyageur. En effet, le processus d'émancipation est indissociablement physique et moral.
Partir à la découverte d'autres manières de fonctionner c'est aussi apprendre à se détacher de ce qu'on nous a enseigné, et d'un mode de vie presque imposé par la société. Ce recule nous permet d'accéder à une forme de liberté d'agir, de vivre en dehors des cadres de la société telle qu'on la connaît.
Il est fréquent que l'on rêve de partir, de quitter toutes nos attaches pour un temps. En revenant au réel, certains décident de mettre en application ce fantasme. L'émancipation devient alors la manière dont la personne se réapproprie les forces qu'elle a laissées partir.
Dans cette recherche de liberté, l'individu aimerait avoir une prise sur des choses qu'il ne peut maîtriser comme le temps dont il reste esclave. Il peut alors tenter de prendre malgré tout possession du temps en s'accordant un temps « inutile » professionnellement par exemple, ou en décidant de « perdre » une année d'étude pour voyager.
Apport du texte sur notre recherche :
Ce texte propose une explication à la volonté de voyager. Celle-ci serait une manière de gagner une forme de liberté. Au-delà de la liberté spatiale, le voyageur aurait la possibilité de se comporter avec davantage de sincérité, évoluant loin des cadres pouvant lui être imposés dans son quotidien.
De plus, il deviendrait acteur de sa vie, et ne subirait pas les effets du temps. Il choisirait la manière dont il veut que ce temps s'écoule. Ainsi il n'en est plus esclave mais en devient au contraire le maître.
Ce texte peut être intéressant à mettre en lien avec les raisons de partir des personnes qui seront interrogées, afin de chercher un éventuel lien entre les théories de François Galichet et le ressenti du voyageur.
FICHE DE LECTURE 2
Références bibliographiques :
André Rauch, La marche, la vie. Avril 1997. collection revue autrement mutations, numéro 171,
176 pages
Synthèse :
La marche représente pour le voyageur une forme d'allégorie de la vie. Il choisit le moyen le plus long et difficile, loin de toute technologie, et avance sans aides, à son rythme. Il fait parfois des pauses mais ne cesse jamais d'avancer. Cela rappelle une personne qui décide de traverser avec courage les différentes épreuves de la vie, sans rechercher la facilité, seulement la force intérieure de les affronter. Il rappelle la liberté et l'indépendance.
Il peut représenter une quête d'origines chez une personne qui va suivre le même chemin que son père, ou chercher à renouer avec les ancêtres, mais peut également être la marque forte d'une prise d'indépendance. Beaucoup d'étudiants font le choix de partir voyager en solitaire. Ils prennent conscience de cette façon que leurs parents n'ont plus à choisir ce qui est bon pour eux, que c'est à eux de prendre leur distances pour découvrir de quoi ils sont faits et ce qui est bon pour eux.
Ce voyage est une rupture avec le quotidien pour aller vers un ailleurs inconnu, à la fois attractif et effrayant.
Les haltes du marcheur se faisant généralement dans des conditions peu confortables, celui-ci ressent peu le besoin de s'attarder, et reste ainsi en mouvement.
Durant son voyage, il a tendance à rechercher un ou des compagnons de route lorsque la solitude se fait ressentir.
La marche permet au voyageur de se recentrer sur lui-même. Il se retrouve en effet dans un environnement inconnu dans lequel ses conduites à influences sociales n'ont pas lieu d'être, ce qui est propice à l'apparition de sa véritable personnalité. Il découvre également le plaisir de manger pour répondre à une véritable faim après un véritable effort.
« La marche transfigure les moments ordinaires de l'existence, elle les invente sous de nouvelles formes ».
Le marcheur a également un rapport au temps assez particulier. Se déplaçant en permanence mais ayant néanmoins besoin de repères, il n'élit pas domicile dans l'espace mais dans le temps. Les repas, haltes, couchers, temps de marches, rythment ses journées. Il prend possession du temps en ne se pliant pas aux contraintes de la vie normale. Il va par exemple s'autoriser à retarder ses prévisions pour faire une sieste dans un bel endroit. Il choisit volontairement le moyen de transport le plus lent afin de prendre le temps plutôt que de lui courir après.
Apports du texte sur notre recherche :
Ce texte apporte un élément intéressant dans l'aspect symbolique de la marche. Le départ comme prise d'indépendance, le dépaysement pour se confronter à soi-même dans des conditions inconnues, le dépassement des difficultés rencontrées sur la route, le redécouverte des actions du quotidien, et la prise de pouvoir sur le temps, sont des éléments dont la signification est extrêmement forte pour le voyageur. Ces éléments représentent un besoin pour le voyageur un moment donné d'agir indirectement face aux difficultés qui lui font face dans sa vie. Il peut ainsi construire son armure, apprendre la manière dont il gère le mieux les situations compliquées, mais également apprendre ses limites. La marche serait donc un moyen de passer par une action physique pour évoluer sur le plan psychologique à un moment clé de notre développement ;